Portrait de l'écrivain Karel van de Woestijne, 1910

Bien que n’étant pas lui-même artiste, Karel van de Woestijne devint le pivot du premier groupe de Laethem-Saint-Martin. Son œuvre poétique était imprégnée de l’esprit aristocratique de la fin du siècle, influencé par les littératures française, allemande et britannique. Contrairement à ses contemporains, les symbolistes Maurice Maeterlinck, Georges Rodenbach et Charles Van Lerberghe, Van de Woestijne préférait écrire en néerlandais, ce qui, à l’époque, était loin d’être évident. En 1904, Karel emménagea à Sint-Amandsberg (Gand), et cinq ans plus tard, Gustave quitta également le village au bord de la Lys pour s’établir à Louvain. Ce portrait au crayon de 1910 est un des plus populaires de Karel. L’écrivain habitait alors rue de Cologne à Bruxelles. « En tout cas, c’est là que j’ai dessiné son portrait (ce portrait de face, avec sa moustache à la Verhaeren, et sa barbe) », écrit Gustave dans ses souvenirs Karel en ik (Charles et moi), un texte autobiographique dont le musée possède le manuscrit. Il a été reproduit de nombreuses fois comme supplément à des périodiques. Le procédé de la photolithographie a assuré une si large diffusion à cette effigie de Karel, alors au sommet de sa gloire, qu’elle s’est retrouvée accrochée dans de nombreuses demeures.