Les chefs-d'oevre prêtés par la Maison Rubens | MSK Gent
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Les chefs-d'oevre prêtés par la Maison Rubens

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Jacob Jordaens, 'Autoportrait' (haut gauche) et Jan Boeckhorst & Frans Snijders, 'Paysans se rendant au marché' (droit), Collection Ville d'Anvers Rubenshuis © Martin Corlazzoli

La Maison Rubens à Anvers se réinvente et est temporairement fermée. Pendant la fermeture, la Maison Rubens est invitée dans d'autres musées, dont le MSK. Découvrez ci-dessous les quatre œuvres que vous pourrez désormais voir au musée.

Dans cette scène haute en couleur, nous voyons l’archange Gabriel annoncer la naissance de Jésus à la vierge Marie. Ce sujet chrétien, que nous connaissons sous le nom d’Annonciation, a été un thème très prisé en peinture pendant des siècles. Dans son œuvre, Rubens souligne à la fois le côté céleste et le côté terrestre de l’évènement. Gabriel est accompagné d’un rayon de lumière divine et de putti grassouillets qui déversent des pétales de fleurs sur Marie. Marie reçoit le message de Gabriel dans son intérieur domestique, où une table avec un vase de fleurs, une corbeille à ouvrage et un chat endormi créent une atmosphère intime.

Rubens a commencé à travailler sur la toile en 1610, mais certains aspects stylistiques comme le traitement de la lumière et de l’espace et le dynamisme de la représentation indiquent qu’il n’a apporté la touche finale au tableau que plus tard dans sa carrière. Il l’a vendu en 1628 au marquis de Leganés, lors d’une visite diplomatique à la cour d’Espagne à Madrid. Le marquis l’a installé dans sa chapelle privée.

Dans ce tableau impressionnant, nous voyons un petit groupe de paysans qui se rendent en ville avec leurs marchandises. Le groupe est mené par une jeune femme portant une énorme corbeille de fruits sur la tête. Le garçon rieur qui la suit semble discuter avec l’homme musclé qui tire un fardeau derrière lui. L’homme est secondé par deux chiens, qui s’intéressent toutefois davantage au butin de chasse de la compagnie. Leur attitude n’a pas l’air de plaire au cygne. Le sort qui attend celui-ci en ville est encore plus déplaisant, car les cygnes étaient des mets de choix dans les banquets au XVIIe siècle…

Deux grands maîtres anversois du baroque ont uni leurs forces pour réaliser cette scène monumentale. Jan Boeckhorst s’est chargé de peindre les personnages, tandis que Frans Snijders s’est occupé de la représentation des animaux, des légumes et des fruits. Autant dire que l’acheteur en a eu pour son argent! Pendant leur carrière, ces deux peintres ont collaboré étroitement avec Pierre Paul Rubens.

Jacques Jordaens peut sans conteste être considéré comme un des grands maîtres du baroque anversois. Il est surtout connu pour ses tableaux d’histoire et de genre monumentaux et pour les multiples facettes de son art, influencé par le maniérisme, le rubénisme et le caravagisme.

Vous faites ici connaissance avec le peintre en personne. Derrière sa feuille de papier, il jette un regard plein d’assurance mais aussi de modestie en direction du spectateur. Il porte une tenue sobre mais coûteuse. Le portrait est une œuvre de l’atelier, qui a ensuite été retouchée par le maître lui-même. En d’autres termes: Jordaens a littéralement mis la dernière main à son portrait, faisant ressortir les traits de sa personne qu’il voulait souligner.

Dans cette représentation détaillée avec, dans le rôle principal, un paysan en train de boire, Adriaen Brouwer présente les différentes phases de l’ivresse et les effets de la consommation d’alcool à son public. Le paysan, qui se trouve dans une taverne obscure, se réjouit visiblement de vider son verre, rempli de vin à ras bord. Les ivrognes qui sortent en titubant ne répriment pas son envie de boire de l’alcool.

Le sens du naturalisme de Brouwer est illustré par la présence et le rendu minutieux du pain, du couteau à pain, du plat en étain, du pichet, de la craie et du drap. Le petit tableau ne fait peut-être qu’un avec l’œuvre qui est décrite dans l’inventaire de Rubens de 1640 comme «un paysan avec un verre de vin et un pot ».