L’Offrande à l’Enfant Jésus

Après ses débuts auprès de Peeter van Avont à Anvers, Frans Wouters entre dans l’atelier de Rubens. Il transpose le baroque monumental du maître en de petites peintures de cabinet, aux thèmes mythologiques et religieux, pour une clientèle aristocratique. Il est ensuite peintre à la cour de l’empereur Ferdinand II de Habsbourg à Vienne. En 1638, il entre à la cour du prince de Galles, futur Charles I, où Anthony van Dyck exerce la fonction de peintre. Il retourne à Anvers avant 1641, où il est actif sur le marché de l’art. Un épisode apocryphe de la fuite en Égypte s’articule autour de la visite que rend un jeune Jean-Baptiste à l’Enfant Jésus. Portant une croix, Jean-Baptiste est accompagné d’anges qui font offrande d’un agneau à Jésus. Malgré le caractère idyllique de ce paysage au rendu méticuleux, la croix et l’agneau annoncent son rôle de Sauveur. Ce tableau s’inspire d’une œuvre de Van Dyck intitulée Le repos durant la fuite en Égypte ou La Vierge aux perdrix (1632 ; auj. dans la collection de l’Ermitage). Aux influences de Van Dyck et Rubens, s’ajoute celle du Titien, que les maîtres flamands non seulement imitaient, mais collectionnaient.