Nu rose assis, ca. 1928

Un thème qui revient régulièrement dans l'œuvre tardive de Van den Berghe est celui de la figure humaine en dialogue archétypal avec un arbre ou une grotte. L'artiste choisit des sujets dans lesquels l'homme en lien affectif et matériel avec la nature et la vie connaît sa place. La vénération mythique de l'arbre prend une forme très claire dans Nu rose assis. L'origine du sujet remonte à la préhistoire. Pour l'homme primitif, l'arbre est la demeure des esprits ou des dieux. Par extension, à l'époque archaïque, l'arbre n'est pas seulement vénéré pour lui-même, mais aussi parce qu'il représente l'activité d'une force " totalement différente ", une puissance sainte que l'homme vénère et craint à la fois. Cette puissance se manifeste notamment dans l'image de l'arbre cosmique comme source de régénération constante. Les sculptures d'animaux et d'humains vénérant l'arbre datent d'avant le deuxième millénaire avant Jésus-Christ. L'arbre est également un motif fréquent dans les rêves, avec une variété de significations sans précédent. Il peut représenter l'évolution, la croissance physique ou la maturation spirituelle, le sacrifice ou la mort. Van den Berghe apporte de nombreuses variations à ce vieux motif, ici l'artiste le fait en identifiant formellement l'homme et l'arbre ou du moins en créant l'illusion de celle-ci.