Le Repas de funérailles, 1886

Outre des œuvres symbolistes, Léon Frédéric peignit en premier lieu des scènes réalistes illustrant la vie de gens simples: ouvriers, sans-logis, paysans. Il était touché par leur misère ainsi que par le profond sentiment religieux qui gouvernait la vie des vieillards dans les campagnes. Sur le plan du contenu, Le Repas de funérailles s’inscrit dans une série de quatre tableaux, Les Ages du paysan (Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles), qui permit à l’artiste d’étudier la physionomie des paysans. Ici, le visage blême de la vieille femme en bout de table est digne d’intérêt car il est à peine esquissé. Frédéric aurait pu suggérer par là qu’elle aussi était au seuil de la mort. L’homme aux mains jointes, à gauche à l’avant-plan, évoque les donateurs reproduits sur les retables du XVème siècle. La lumière filtrée par les arbres et illuminant les visages souligne l’atmosphère spirituelle.