Le Phare aux signaux, 1909

Le lavis montre le premier phare en pierre d'Ostende, construit en 1771 à l'endroit où se trouve aujourd'hui le monument national des marins (1953-54) de Willy Kreitz. Le phare a rapidement reçu le nom de "Flagpole" parce qu'un drapeau flottait toujours sur le bâtiment, un détail qui n'a pas échappé à Spilliaert, malgré l'absence de drapeau. À partir de 1860, le phare est tombé en désuétude mais a continué à servir de tour de signalisation et de tour de guet. En 1944, il a été démoli par les occupants allemands. Le motif du phare était cher à l'artiste - son grand-père était gardien de phare - et il apparaît dans diverses œuvres de la même période. L'œuvre provient de l'ancienne collection de Gustaaf Tratsaert (1875-1955) qui avait quelques années de plus que Léon Spilliaert et qui avait un commerce d'articles coloniaux dans la Witte Nonnenstraat à Ostende. La "Grande Parfumerie" du père Spilliaert était située juste au coin de la Kapellestraat. En 1909, Spilliaert vit encore chez ses parents. Dans l'Almanach du commerce d'Ostende, Tratsaert est mentionné de 1909 à 1926 comme "épicier, rue des Sœurs Blanches 13". En 1927, il a déménagé à la place Princes Stéphanie. Gustaaf était le frère aîné de Mlle Bertha Tratsaert (1885-1963), qui était très respectée à Ostende en raison de son engagement dans la Commission d'aide sociale. En tant que conseillère municipale pour les catholiques, elle est devenue la première femme échevin d'Ostende. Elle a également été la fondatrice d'une mutualité féminine, d'une maternité et d'un centre de soins ambulatoires. On ne sait rien de la relation entre Tratsaert et Spilliaert, mais dans la famille, l'histoire circule que Spilliaert payait ses achats avec des œuvres d'art.